Avant que Pascal Clairet ne nous quitte malheureusement en mai 2021, lui et Evelyne Clairet ont repris le domaine de la Tournelle, situé à Arbois, en 1991. Vite converti au bio, le domaine privilégie le travail manuel dans les vignes et évolue vers la biodynamie. Les huit hectares mettent en valeur les cépages jurassiens que sont le savagnin, le ploussard (aussi appelé poulsard) et le trousseau pour les rouges et auxquels s’ajoute le chardonnay. Autant de variétés qui leur permettent de proposer une gamme variée.
Au chai, installé dans les caves voutées d’une vieille maison vigneronne, le naturel continue de primer. Les fermentations enclenchées par les levures indigènes sont suivies de longs élevages de dix-huit à vingt-quatre mois sous (vieux) bois. Un refus farouche des intrants tout au long de la vinification se ressent de nouveau lors de la mise en bouteille qui s’effectue alors filtration et sans ajout de souffre. La qualité des raisins, vendangés à juste maturité, et la précision de l’élevage garantissent des vins naturels purs, reflétant la finesse de leur terroir. Tous les étés, le bistrot de la Tournelle, situé au bord de la rivière qui longe le domaine, permet de découvrir les vins charmants dans un cadre bucolique.

Rapidement converti au bio, le domaine de La Tournelle est de ceux qui placent le vivant au cœur de toutes ses préoccupations. Nous en voulons pour preuve cette cuvée d’Arbois baptisée Uva Arbosiana et qui est réalisé à partir de ploussard, un cépage typique de la région également appelé « poulsard ». Celui-ci a donc été incité à puiser les nutriments nécessaires à son épanouissement dans des sols d’argile et de marnes du lias grâce à des méthodes saines, bio et biodynamiques. Les raisins récoltés à la main offrent des rendements qui oscillent entre 35 et 40 hl. Un éraflage manuel s’effectue dès la vigne, permettant ainsi un tri drastique.
En cave, le travail est tout aussi soigné : les levures indigènes enclenchent les fermentations afin de préserver l’identité du terroir. Le sulfite n’a pas sa place lors du processus, fermentations alcoolique et malolactique se font en cuves et le vin mature en foudres entre 6 et 12 mois. Le vin est ensuite mis en bouteille sans filtration ni collage préalables avec, notez-le, une certaine proportion de gaz carbonique naturel conservé.
Gourmand, frais et fruité, ce vin s’apprécie volontiers en guise d’apéritif ou avec des mets simples.