Le Château Palmer tient son nom du major général anglais Charles Palmer, qui acquiert la propriété sous la Restauration en 1814. Auparavant, le domaine est déjà apprécié de Louis XV, et connu sous le nom de château de Gasq. Le propriétaire s'attache à promouvoir son vin auprès de la haute société britannique, et encore aujourd'hui, les Anglais en sont de très grands amateurs. Le Général Palmer mène grand train … jusqu’à sa faillite, qui le contraint à vendre son domaine en 1843 aux frères Pereire qui construiront le château actuel. Particulièrement reconnaissable, le château est orné de quatre tourelles d’angles. Lors du classement de 1855, Palmer trébuche sur le haut du podium, et accède au rang de 3ème Cru Classé. Il reste toutefois considéré par les connaisseurs comme le meilleur vin de l'appellation, jusqu'à la renaissance de Château Margaux à la fin des années 1970, qui rétablira la concurrence entre les deux crus. Aujourd'hui, le château Palmer appartient aux familles Mähler-Besse et Sichel. Les vendanges sont bien évidemment manuelles et la vinification, traditionnelle, les récoltes de chaque cépage et parcelle étant isolées dans des cuves différentes pour favoriser l'expression de leurs spécificités.
La forte proportion de Merlot qu’il contient – 47% en moyenne (signe de l’influence de Jean Miailhe, de Pichon Lalande, co-propriétaire du domaine jusqu’à la fin des années 1970 ?) lui confère un caractère riche, souple, généreux et charnu. Les vins de Château Palmer, taillés pour une longue garde, se caractérisent par un bouquet exceptionnellement équilibré de cassis, de cerise et de réglisse. Riches, mais tout en fraîcheur, souvent souples et soyeux, mais toujours profondément fruités et concentrés, ces vins d’une magnifique élégance méritent indéniablement le rang de premier cru classé.

Au terme d'un élevage de 20 mois, le vin de Palmer est, chaque année, digne de renouveler son appartenance au cercle très fermé des plus grands vins de Bordeaux. Le subtil équilibre offert par les vins de Palmer, entre richesse aromatique et puissance des tannins toujours retenue, en fait des nectars inoubliables, reflets d'un encépagement où la proportion de Merlot, aussi importante que celle du Cabernet Sauvignon, confère à l'ensemble un caractère souple, charnu et velouté. La palette d'arômes s'étend du cassis à la réglisse, en passant par la cerise, les fleurs et les épices.