Le domaine du Château de Fargues est le fief de la famille Lur Saluces (ancien propriétaire d'Yquem jusqu’à la cession de ce dernier à LVMH en 2004) depuis 1472. Le vignoble de Fargues était d'ailleurs traditionnellement voué à la production de vins rouges pour la consommation personnelle de la famille de Lur Saluces. Voilà pourquoi, le cru n'a pu être pris en considération par le célèbre classement de Sauternes en 1855.

Un peu d’histoire. En 1922, Bertrand de Lur Saluces arrive à la tête des domaines familiaux. Il pressent le potentiel de Fargues et fait replanter l'exploitation en blanc dont le premier millésime est signé en 1947. Longtemps, ce cru est resté dans l'ombre d'Yquem mais, depuis sa vente, le comte Alexandre de Lur Saluces (jusqu’à son décès en juillet 2023) et son fils Philippe ont concentré tous leurs efforts à Fargues : rénovation du magnifique château construit à partir de 1306, réalisation d'un sauternes d'exception qui ne souffre d'aucun compromis.

Aujourd'hui, les 30 hectares du domaine sont dirigés d'une main de maître par Philippe de Lur Saluces avec les mêmes principes draconiens de viticulture et de vinification qu'à Yquem : faibles rendements (8 hl/ha), tri impitoyable de la récolte pour ne garder que le meilleur de la pourriture noble, élevage jusqu'à 36 mois en barriques d'un an, absence de filtration, etc. La production est malheureusement bien confidentielle (17 000 bouteilles).


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Fargues s'est imposé comme l'un des plus grands vins de Sauternes. Puissant mais incroyablement élégant, ce nectar se révèle tellement riche et onctueux qu'il en est presque sirupeux. Il offre des arômes complexes et savoureux d'agrumes, de fruits exotiques et de genêt, mais aussi de pain grillé et d'épices douces. La signature de Fargues est peut-être en vieillissant ce délicieux arôme d'orange amère qu'il déploie. C’est décidément un grand liquoreux taillé pour la garde. Il n’est produit que dans les grandes années, et le château, géré d'une main de maître par les Lur Saluces, préfère ne pas présenter un millésime qu’il considérerait comme imparfait.
Les vignes de sémillon (à hauteur de 80% de la surface) et de sauvignon blanc sont complantées et travaillées avec le plus grand soin, afin que le fameux champignon botrytis cinerea se développe sur les baies, sous la forme d’une « pourriture noble ». Ce sont les vendangeurs qui, lors de la récolte, ne vont sélectionner que les grains de raisin transformés par le botrytis.