Le père de Laura Catena reprend l’affaire familiale à la suite de son père Domingo, dans les années 1960, alors que ses aïeux vinifiaient encore les vins selon les anciennes traditions italiennes ; la famille ayant fui la famine qui ravageait la Grande Botte au début du XXème siècle. Chacun d’entre eux apportera sa pierre à l’édifice pour que la Bodega Catena Zapata soit aujourd’hui considérée comme l’un des domaines familiaux argentins les plus reconnus du monde.

Laura Catena, que nous avons interrogée en direct, précise : « mon arrière-grand-père pensait déjà que l’Argentine était l’un des meilleurs pays pour faire du vin, mais que ses vignerons ne pourraient jamais concurrencer les français aux terroirs si riches. Mon père le contredisait, affirmant même que les crus argentins avaient leur place sur les tables françaises. » Il n’a pas eu tort, puisque Jancis Robinson dit de lui : « On attribue à juste titre à Nicolás Catena Zapata d’avoir mis les vins argentins sur la carte du monde, en se concentrant uniquement pour qu’ils gagnent sans cesse en qualité. C’est génial de savoir qu’il a été à l’origine d’une véritable dynastie de vignerons ».
Etude poussée des sols, cultures parcellaires et en haute altitude, techniques de vinification sans cesse remises en question et améliorées, voici les clés de succès de cette exploitation aujourd’hui emblème de la viticulture nationale. Les vins sont précis, aromatiques et représentatifs de leur terroir au climat souvent frais.

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L’herbe est toujours plus verte ailleurs, et le malbec, quand il est argentin, est toujours meilleur. C’est en tout cas ce que désire nous faire croire la famille Catena Zapata, qui cultive ses vignes au pied de la majestueuse Cordillère des Andes. Et on aurait bien envie de lui donner raison : la parcelle Fortuna Terrae, en raison de son profond sol limoneux et de sa haute altitude (1 300 mètres environ) apportent aux grappes un équilibre, de la fraîcheur et une belle acidité.
Afin d’extraire au mieux le croquant et la subtilité des arômes fruités, les raisins macèrent d’abord à froid, moins de 10 degrés, puis fermentent entre 13 et 19 jours. Les jus traversent une seconde macération post-fermentaire, puis sont élevés en fûts de chênes français entre 14 et 18 mois
La dégustation est à la hauteur des attentes : le nez présente un puissant bouquet floral, dominant les subtiles notes de cerise et de framboise. Cette intensité fruitée prend ensuite le pas, saisissant immédiatement le palais. La bouche est approfondie par des touches poivrées, de balsamique et de clous de girofle. Onctuosité et tanins parfaitement fondus accompagnent une finale persévérante, pourvu qu’elle ne s’arrête jamais.