Julie Balagny est une de ces jeunes figures qui portent fièrement la région du Beaujolais. Amoureuse du gamay, elle en cultive 3,2 hectares en Fleurie, 1 hectare en Beaujolais et 70 ares à Moulin-à-Vent. Julie a d'abord fait ses armes au Château de Rey puis au domaine Terre des Chardons avant de s'installer en 2009 à Fleurie. Sensible aux principes de l'agriculture biologique, avant de se tourner vers le vin nature, elle a aujourd'hui abandonné ce dernier pour adopter une agriculture biologique raisonnée. Elle n'utilise ni levure, ni soufre en jouant uniquement sur les températures d'encuvage. Ainsi elle signe des vins audacieux, qui sont aujourd'hui reconnu dans la région et bien au-delà.

Julie Balagny tire plusieurs cuvées de ses trois hectares de vignes s’étalant sur des coteaux abrupts à proximité du pic En Rémont, sur des sols très variés. La pente, jusqu’à 45% par endroit, oblige à un travail entièrement manuel, à l’aide d’un treuil. Cayenne est le fruit des parcelles de la partie la plus haute d’En Rémont, la plus proche de la forêt, autour de 500 mètres d’altitude. Là, les gamays sont plus jeunes que le reste du vignoble, d’une trentaine d’années en moyenne et les sols de granit et de sable sont plus riches en basalte. Les ceps conduits en gobelet n’ont jamais connu la chimie et sont aujourd’hui conduits en biodynamie. Lors des vendanges manuelles, les baies sont triées sur pieds, puis à l’arrivée au chai macèrent d’abord à froid pendant 24 heures. S’ensuit la macération carbonique lors de laquelle les levures indigènes enclenchent la fermentation. Après pressurage, le vin est élevé en barriques bourguignonnes de plusieurs vins pendant huit mois. Embouteillée sans collage ni filtration, Cayenne révèle un bouquet de petits fruits des bois relevé d’une touche de poivre, une bouche pure et veloutée d’une bonne persistance.