Situé dans le Beaujolais, le domaine de la Bonne Tonne est géré par Thomas et Anne-Laure Agatensi qui ont choisi de quitter leur travail respectif pour s’adonner au vin. L’histoire de cette propriété est particulière puisqu’elle est née de la fusion de vignes appartenant à la famille d’Anne-Laure, à ses grands-parents et à sa belle-famille. Incarnant ainsi la septième génération, le couple dispose de belles parcelles au sein de l’appellation Morgon et, plus particulièrement, des fameux climats Côte du Py, Les Charmes et Les Grands Cras. Ensemble, ils cultivent le gamay et quelques plants de chardonnay avec soin, selon des méthodes certifiées bio (Ecocert) et tournées vers la biodynamie (en attente du label Demeter). Les sols sont travaillés à l’aide d’un cheval. En cave, les vinifications sont tout aussi soignées avec, pour ambition, de réaliser des vins vivants, sincères et authentiques. Elles sont donc peu interventionnistes, laissant les levures indigènes effectuer leur travail. Le soufre est utilisé de façon homéopathiques, seulement si nécessaire et au cours des millésimes les plus compliqués.

Grand Cras, qui a donné son nom à cette cuvée, est l’un des six climats de l’appellation Morgon au sein de laquelle les gamays de cette cuvée plongent leurs racines. Cultivées en bio et en biodynamie depuis de nombreuses années, les vignes sont travaillées essentiellement à la main et à l’aide du hongre comtois Vigano, qui effectue une partie des labours. Les baies sont vendangées à la main, encuvées par gravité et macèrent dix-huit jours. La fermentation se fait spontanément grâce aux levures indigènes. Après le pressurage, les vins sont assemblés en cuves puis transférés en fûts de chêne ou en demi-muids pour la fermentation malolactique et l’élevage, qui dure d’ailleurs jusqu’au printemps suivant la vendange. Les vins sont alors embouteillés sans collage ni filtration préalables et avec de très faibles doses de soufre.
L’amateur découvre alors un morgon frais et fruité, au nez de fraise écrasée, de cassis et de grenadine que viennent relever une touche de cannelle et de tabac. La bouche est gourmande, souple et digeste. Un vin très gouleyant, à déguster en jeunesse et jusqu’à 10 années suivant son millésime.