Rien ne destinait Nicolas Mariotti Bindi à devenir vigneron, mais après des études de droit à Paris, il décide de rentrer dans son île natale (Corse) pour y créer un domaine viticole. Il fait d’abord ses classes dans le Beaujolais puis auprès de domaines régionaux à la belle réputation, tels que celui d’Antoine Arena, de Muriel Guidicelli et de Leccia. Et ce, avant de signer ses premiers vins sur les terroirs de Pastroeccie et Porcellese sur cinq hectares prêtés. Il s’installe enfin dans son propre domaine à Oletta en 2015 sur deux hectares, qu’il plante en haute densité de cépages autochtones, vermentino pour les blancs et nielliuccio pour les rouges. Des rachats de parcelles portent désormais le domaine à quinze hectares cultivés en agriculture biologique, que Nicolas Mariotti Bindi met en valeur en cave à travers une approche parcellaire. Les vinifications se veulent naturelles, sans intrants, si ce n’est de faibles doses de soufre. Et ce, afin de donner naissance à des vins charnus et veloutés.

A l’exception de la Champagne, les vins rosés sont rarement issus de l’assemblage de raisins rouges et blancs. C’est pourtant le cas ici avec une cuvée composée à 80% de vermentino complété de 20% de niellucciu, deux cépages indigènes corses cultivés en bio. Les vermentinos sont vendangés à la main dans des boîtes de 500 litres, pour éviter toute trituration, et sont pressés directement. Puis, les baies de niellucciu macèrent en cuves inox, dans le moût blanc obtenu, infusant couleur et arômes et donnant naissance à ce vin surprenant.
De sa robe légèrement rosée, s’échappent de jolies notes de fraises et d’agrumes soulignées par une nuance fumée et poivrée. La bouche charnue, d’une belle complexité, est équilibrée par une tension qui contrebalance parfaitement l’alcool, pourtant élevé avec plus de 14%. Voici un rosé fougueux et original, à boire bien frais dans la jeunesse en accompagnement de viandes grillées ou de charcuterie corse.