Ecosse, île d'Islay. Distillerie fermée et démantelée. Propriétaires : Diageo.

Portée à bout de bras par les principaux acteurs du marché du single malt de négoce jusqu'au début du 21ème siècle, Port Ellen ne dut son salut qu'à la ferveur grandissante des amateurs de malts tourbés. Victime, comme bon nombre de distilleries de la récession des années 80, Port Ellen ferme ses portes en mai 1983 pour ne plus jamais les rouvrir. C'est en 1998, quinze ans après sa fermeture, que ses propriétaires embouteillent deux versions limitées, l'une célébrant le 25ème anniversaire de la malterie éponyme, et l'autre pour la gamme The Rare Malts Selection. Il faudra attendre le tournant du millénaire pour voir Port Ellen se doter d'un embouteillage spécifique et régulier, de très belle facture, faisant la part belle aux années de production 1978 et 1979.Paradoxalement, les versions les plus jeunes sont les plus difficiles à trouver, dont celles de Signatory Vintage Black Ceramic 10 ans et 13 ans. Si la plupart furent mises en bouteille à 40 ou 43%, elles offrent encore la possibilité de faire l'expérience du profil du distillat sans qu'il soit trop marqué par le chêne. Quoi qu'il en soit, le millésime le plus ancien à ce jour encore disponible auprès d'une poignée de collectionneurs est un Port Ellen distillé en 1967 ou 1968 (la distillerie fut fermée de 1929 au 1er avril 1967), âgé de 12 ans, réalisé pour la visite de la reine H.M The Queen le 9 août 1980 à la distillerie.

Cette cuvée de 22 ans d’’âge de la gamme The Rare Malts Selection est une véritable rareté. La distillerie a en effet fermé ses portes dans les années 1980 pour ne plus jamais les rouvrir même si 15 années après sa fermeture, ses propriétaires décident d’’embouteiller les fûts qui continuait d’’y vieillir. C’’est ici la production de single malt distillée en 1978 que nous vous proposons de déguster, un nectar provenant de la célèbre île d’’Islay et qui titre à 60,5%.
A la dégustation, vous découvrirez un whisky très marin, aux notes iodées et tourbées, un délice pour les papilles qui vous mène au cœur des embruns écossais. La couleur est d’’un jaune doré. Au nez, l’’on a peu de peine à sentir cet air marin, iodé, mais aussi l’’aspect fumé, vanillé et tourbé du whisky. Quelques touches d’’amande et de fruits secs viennent également caresser vos narines. En bouche, place à une texture onctueuse et à des notes poivrées et chocolatées. C’’est un nectar puissant et rugueux, mentholé en fin de nez. La finale est exceptionnellement longue.
Nous vous conseillons bien entendu d’’assortir ce whisky avec des produits de la mer, pour jouer avec ce côté iodé, que diriez-vous par exemple de le servir sur des gambas flambées ?