Champagne | Millésime 2015
La qualité d'un millésime très récent est toujours un peu plus difficile à évaluer en Champagne qu'ailleurs puisque, par définition, les vins ne sont commercialisés que plusieurs années après la vendange. On doit donc, dans un premier temps, se contenter de donner un avis théorique basé sur les conditions climatologiques, et une appréciation gustative fondée sur la dégustation des vins clairs, avant leur champagnisation.
Sur le plan climatique, la Champagne a connu globalement les mêmes conditions que les autres vignobles septentrionaux, un été très chaud et sec qui aurait pu poser des problèmes si une pluie bienvenue n'avait pas relancé la progression des maturités en août.
Le pinot noir est de loin le cépage qui tire le mieux son épingle du jeu, un peu comme dans les appellations assez voisines de Bourgogne. L'Aube et la Montagne de Reims sont des vignobles qui devraient produire de très beaux blancs de noirs à base de ce cépage. Dans la vallée de la Marne, des pluies ont un peu troublé la qualité des pinots meuniers, mais dans les assemblages, cela ne devrait pas être un handicap. Les chardonnays sont assez hétérogènes avec, comme en Bourgogne, des risques de lourdeur (quand ils ont été vendangés un peu tard) ou au contraire de notes végétales quand, par crainte, ils ont été rentrés un peu tôt. Dans ce type de millésime où une viticulture soignée arrive à contrecarrer les excès de l'année, les vignerons en bio ou en biodynamie sont arrivés à produire des vins clairs particulièrement prometteurs. Rendez-vous d'ici un an ou deux (ou plus pour les meilleures cuvées millésimées) pour juger de la véritable qualité des champagnes en bouteille lors de leur commercialisation.