Rien ne destinait Nicolas Mariotti Bindi à devenir vigneron, mais après des études de droit à Paris, il décide de rentrer dans son île natale (Corse) pour y créer un domaine viticole. Il fait d’abord ses classes dans le Beaujolais puis auprès de domaines régionaux à la belle réputation, tels que celui d’Antoine Arena, de Muriel Guidicelli et de Leccia. Et ce, avant de signer ses premiers vins sur les terroirs de Pastroeccie et Porcellese sur cinq hectares prêtés. Il s’installe enfin dans son propre domaine à Oletta en 2015 sur deux hectares, qu’il plante en haute densité de cépages autochtones, vermentino pour les blancs et nielliuccio pour les rouges. Des rachats de parcelles portent désormais le domaine à quinze hectares cultivés en agriculture biologique, que Nicolas Mariotti Bindi met en valeur en cave à travers une approche parcellaire. Les vinifications se veulent naturelles, sans intrants, si ce n’est de faibles doses de soufre. Et ce, afin de donner naissance à des vins charnus et veloutés.

Malvasia peut indiquer toute une série de cépages, utilisés pour des blancs italiens ou pour la production de vins de Madère. En Corse, il s’agit en fait du vermentino, originaire d’Italie et très présent sur toute l’île de Beauté. Depuis 2016, ce sont les vignes plantées sur la parcelle Lumiu, sur un coteau argilo-calcaire orienté plein sud, qui sont utilisées pour cette cuvée faite de vendanges tardives. En effet, les baies sont vendangées manuellement à surmaturité, puis passerillées sur claies pour concentrer les sucres et les saveurs. La fermentation se fait en cuves béton, grâce aux levures indigènes, et sans intrants. Il en découle une belle expression du vermentino, à l’équilibre parfait entre douceur et acidité, au nez intense de fruits jaunes et d’agrumes confits. La bouche subtile se montre fraîche et élégante, agréablement grasse, avant une finale vigoureuse et légèrement amère. Voici un vin très abouti qui pourra évoluer de longues années en cave et qui fera des merveilles sur un fromage bleu.