La famille Boulay cultive la vigne à Chavignol depuis 1310. Ce village au sein de l'appellation Sancerre dispose de coteaux abrupts. Ce sont ici que se trouvent Les Monts Damnés, les Culs de Beaujeu ou la Grande Côte. Gérard Boulay est à la tête d'un domaine de 14 ha de vignes, la moitié étant détenue en propriété, l’autre étant louée. Deux hectares sont dédiés aux vins rouges et rosés, le reste est consacré au vin blanc.
Gérard Boulay est l'un des rares vignerons de l'appellation Sancerre à travailler les sols. Il laboure avec une chenillette les pentes les plus marquées (1,5 ha en Culs de Beaujeu, 1,8 ha en Monts Damnés et 45 ares en Grande Côte). Les coteaux sont systématiquement enherbés pour lutter contre l'érosion. Dans les « crus », les vendanges sont manuelles, tandis que dans les autres terroirs, une partie est vendangée à la machine. Les traitements de la vigne sont les plus légers possibles : ni pesticides, ni anti-pourriture, ni engrais chimiques. Le domaine utilise un peu de compost organique, mais sans chercher à faire du rendement.
Les vins sont vinifiés dans le même esprit : les levures sont évidemment indigènes, un soutirage est réalisé en fin de fermentation et le vin est laissé sur lies fines. Le soufre est utilisé à dose homéopathique et le vin repose dans des fûts de 300 litres ou dans des cuves en émail ou en inox.
Ce domaine fait indéniablement partie des plus belles références de l'appellation. Il est particulièrement réputé pour la pureté de ses vins qui expriment à merveille la diversité des terroirs de Chavignol.

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Un nectar très bien joué par Gérard et Thibault Boulay ! Les vieilles vignes sont mises à l’honneur et leurs baies, après avoir été récoltées à la main, sont pressées lentement avant un débourbage sans enzyme et une fermentation en pièces teintées par le passage des vins. Le nectar est soutiré après la fermentation alcoolique spontanée et mis en fûts pour y vieillir pendant douze mois. Le vignoble ne batônne pas ses vins mais les filtre légèrement avant de les mettre en bouteille.
Ici, la robe dorée du vin, sa fraicheur, ses notes d’agrumes, de miel, sa texture charnue, sa finale salivante sont une juste expression du terroir sur lesquels les vignes se sont épanouies. L’un des plus beaux de Sancerre : une parcelle pentue, assise sur un sol argilo-calcaire kimméridgien et délimitée au Moyen Age par des moines. S’il a caché son jeu dans sa jeunesse, il dévoile ses cartes après dix ans passés en cave. C’est d’ailleurs cette cuvée dans le millésime 2014 que le Wine Advocate emporterait sur une île déserte !