Vallee de la Loire | Millésime 2009
2009 est un beau millésime pour la Loire, globalement. Il faudra simplement savoir se montrer sélectif sur les blancs secs, de sauvignon notamment : les conditions climatiques estivales particulièrement chaudes ont suscité des degrés élevés et des acidités un peu faibles pour certains vins.L'année a été marquée par le stress hydrique et la chaleur ; en août, la comparaison avec 2003 a été un temps évoquée, voire 2005. Puis fin septembre, le vent a permis d'apporter un peu de fraîcheur, de faire monter les niveaux de sucre aussi, et quelques pluies ont permis de revenir à des températures plus clémentes. C'est dans l'ensemble un beau millésime, avec une acidité présente.
Le vignoble du Muscadet s'en sort très bien : il ne faut pas négliger ces vins de grande tension, qui sont remarquables dans ce millésime et dont les plus belles réussites peuvent se garder jusqu'à une dizaine d'années, voire davantage. Homogènes, ils ont un haut niveau d'acidité qui évoque 1989.
En Anjou, les blancs secs de chenin ont mis du temps à mûrir, le niveau est faible ; c'est assurément une année vouée aux demi-secs et aux liquoreux.
A Saumur-Champigny, les vins rouges sont de très haut niveau, de même qu'à Bourgueil (où les vins sont les plus homogènes) et Chinon où le potentiel de garde est grand. Un peu comme en 1990, il y a du volume et un beau jus, sur une maturité confortable.
Dans la région de Sancerre, les rouges sont eux aussi d'un excellent niveau, avec des pinots noirs très mûrs, qui se garderont allègrement dix ans. Les sauvignons en revanche sont fort réussis sur les grands terroirs, beaucoup moins (un peu mous) sur les terroirs moins notoires.
A Vouvray, l'année 2009, avec ses grandes chaleurs du mois d'août se situe quelque part entre 2003 et 2005, mais heureusement pas avec autant d'excès que la première. La chaleur de la fin de l'été a fait souffrir les vignes, les menaçant de stress hydrique, ce qui peut bloquer les maturités. Heureusement le mois de septembre a été plus équilibré. Pour faire du sec il a fallu parfois précipiter les premiers passages dans les vignes de chenin car on a ensuite très vite basculé dans le passerillage et le botrytis. Les moelleux s'en sont donc bien sortis avec un équilibre moins lourd qu'en 2003, et peut-être pas tout à fait aussi réussi que 2005. Mais 2009 reste clairement un beau millésime pour les liquoreux."."