Bordeaux | Millésime 2017
On dirait que les années en 7" ne sont jamais simples à Bordeaux... 2017 a heureusement été moins en peine que 2007 ou 1977, mais ce fut quand même une année difficile avec, en particulier, des gelées très importantes à la fin du mois d'avril qui ont fait perdre près de 40 % de la production pour l'ensemble des appellations bordelaises.
Avec un hiver très doux, la vigne est en avance (ce qui n'arrange rien en cas de gel...) et jusqu'aux vendanges, le millésime a tout fait plus tôt que d'habitude (c'est l'un des cinq plus précoces de l'histoire dans le Bordelais).
Les zones qui n'ont pas été frappées par le gel pouvaient espérer produire un millésime de bonne qualité mais un second épisode climatique, sans commune mesure de gravité avec le gel d'avril, va perturber cet espoir. En effet l'arrière-saison, déjà peu ensoleillée, contrairement aux années précédentes, va connaître de fortes pluies début et mi-septembre. Autrement dit, il y a ceux qui ont eu la sagesse de récolter la majorité de leurs raisins avant les pluies et les autres... Ces derniers ont du affronter d'importants foyers de pourriture qui ont évidemment eu un impact défavorable sur la qualité des vins.
Il semble que le nord du Médoc, en particulier Saint-Estèphe et Pauillac, se soit distingué dans ce millésime assez hétérogène. Le sud du Médoc, les Graves et Pessac-Léognan, comme l'ensemble des appellations de la rive droite, ont eu plus de difficultés, ce qui n'empêche pas, bien entendu, de nombreux domaines très qualitatifs – donc exigeants dans leurs sélections de raisins – d'avoir produit de belles bouteilles, mais pas au même niveau que 2016, 2015 et même sans doute 2014. Même les meilleurs seront à déboucher un plus tôt, surtout que les 2015 et 2016.
Les blancs, comme toujours dans ces années où il fallait récolter tôt s'en sortent mieux dans l'ensemble, puisque leurs vendanges précèdent celles des rouges. Vifs et aromatiques ils sont très séduisants. Il est un peu tôt pour se prononcer définitivement sur la qualité des liquoreux, mais les conditions étaient réunies au moment de la récolte pour que les domaines puissent réaliser de grands sauternes et barsacs.