Bordeaux | Millésime 2012
Le millésime 2012 à Bordeaux n'est pas un millésime d'anthologie. Les conditions climatiques furent contraires à l'élaboration d'un grand millésime. Certains châteaux crurent même à un moment ne pas pouvoir élaborer de vins cette année. En cause, les abondantes pluies qui favorisèrent les attaques des maladies cryptogamiques. Les vignerons durent se battre contre les ennemis de la vigne mais aussi contre la dilution.
Après un hiver doux favorisant un débourrement précoce du merlot, le mal vint d'un printemps exécrable marqué par les pluies et l'humidité, des pluies particulièrement concentrées en avril mais qui continuèrent de s'étaler sur le reste de la saison. Les attaques de mildiou et d'oïdium furent sévères incitant les vignerons à une vigilance accrue. Les baies de raisins ne furent pas très homogènes, rendant difficile les maturités. Heureusement, le temps redevint plus stable dès le mois d'août, évitant le pire. Les raisins sains purent terminer leur maturité mais des tris drastiques furent nécessaires dans les vignes. Le mois de septembre fut plus favorable et confirma finalement la possibilité de produire un millésime correct.
Globalement, les vins à dominante merlot se révèlent meilleurs que ceux où le cabernet-sauvignon est très majoritaire car ce cépage a plus souffert de sa maturité tardive que le précoce merlot qui a pu être ramassé avant les pluies. La rive droite (Saint-Emilion et Pomerol) se sort donc assez bien de ce millésime difficile. Les meilleurs rouges du Médoc comme du Libournais présentent des équilibres très digestes sur la finesse et la délicatesse. Il ne fallait surtout pas trop extraire ou trop appuyer les élevages sur ce millésime !
Les blancs secs du vignoble de graves sont plutôt bien réussis, parfumés et possédant un équilibre frais.
C'est sans doute le Sauternais qui a le plus souffert du millésime, le botrytis étant aux abonnés absents. Certains domaines (comme Yquem) ont même choisi de ne pas élaborer de vin.