Bordeaux | Millésime 2009
2009 est incontestablement un très beau millésime dans l'ensemble du vignoble bordelais. Le climat ensoleillé de l'été et du mois de septembre a favorisé une forte concentration des anthocyanes et des arômes, une condition nécessaire, mais pas suffisante pour qualifier de grand un millésime. Il faut également que l'équilibre entre l'alcool et l'acidité soit au rendez-vous.
La qualité du fruit a réjoui tous les observateurs et acteurs de ce millésime, un fruit goûteux et délicat qu'on retrouvera dans tous les vins qui n'ont pas été vendangés trop tard, un des risques du millésime, ce qui peut apporter des arômes un peu cuits et lourds.
Pour tous ceux qui ont vendangé à une juste maturité, on retrouve cette qualité de fruit dans un remarquable équilibre tanins/alcool/acidité qui en fait des vins relativement faciles à déguster jeunes et qui sont de toute évidence taillés pour la garde. On se retrouve donc pas trop loin d'une année comme 2005, mais avec un côté moins carré et plus ouvert. Autre caractéristique de ce millésime : la réussite assez générale dans toutes les appellations et tous les types de vins que ce soit les rouges, bien sûr, mais aussi les blancs secs ou les liquoreux.
Dans le Médoc, l'hiver fut un peu plus froid que d'habitude mais jusqu'au mois de mars, la région bénéficia d'un ensoleillement prolongé, supérieur à la moyenne des trente dernières années et propice à la bonne maturation du raisin. Avril fut très humide, mai souvent orageux. La floraison, rapide et homogène, intervint début juin. L'été s'installa, très ensoleillé, sans excès. Le fort stress hydrique et les bonnes conditions permirent une maturation parfaite et complète. Septembre fut idéal, alternant nuits fraîches et journées chaudes. Aux vendanges, le vignoble fut dans sa grande majorité parfaitement sain.
Sur la rive droite, à Saint-Émilion et Pomerol, les mêmes conditions climatiques furent propices à un très bon millésime, peut-être davantage chargé en alcool cependant pour les merlots. Cabernets francs et sauvignons trouvèrent un plus juste équilibre.
A Sauternes et Barsac, sécheresse et chaleur modérées durant six mois consécutifs donnèrent des raisins parfaitement mûrs, très riches en sucres (et en alcool), peut-être davantage encore que 2005. La phase végétative fut d'une rare qualité et les nuits fraîches de l'été préservèrent l'acidité et le potentiel aromatique. La botrytisation fut superbe, grâce notamment aux pluies du 19 septembre (sans les déluges annoncés !) et des trois semaines chaudes et sèches qui suivirent.
Yquem rentra ses derniers raisins le 19 octobre