Bordeaux | Millésime 2007
D'une façon générale, 2007 se révèle un millésime très classique, totalement fidèle à l'esprit bordelais, sur la finesse et l'élégance, avec cependant un volume en bouche et une dimension inférieurs aux 2005 et 2006. Les rouges sont plutôt sapides, précis et frais, sur la souplesse et le fruit, mais tous ne sont pas réussis. En blanc, et notamment les liquoreux, l'année restera dans les annales. Sauternes et Barsac tirent particulièrement bien leur épingle du jeu, avec des vins très riches, une belle acidité et un immense potentiel aromatique. Les Barsac en particulier sont impressionnants à ce stade. Une mention particulière pour Yquem, impeccable, comme toujours, sans pour autant se montrer dominateur.
La rive droite... 2007 se révèle un millésime délicat pour la rive droite, car assez hétérogène. Les vins les plus réussis sont vraiment excellents, fins et soyeux, les autres manquent de fraîcheur. Les Pomerol se présentent sous un bon jour, mais sans ces notes exubérantes, parfois même exotiques que l'on peut parfois trouver chez les plus grands. Cette année les arômes de fruits rouges dominent, de façon très classique, avec beaucoup d'élégance et de finesse. Les Saint-Émilion sont aussi convaincants, notamment dans les grands crus classés.
La rive gauche... Là encore l'homogénéité n'est pas de mise. Seuls les bons terroirs ont parlé cette année lâche Michel Bettane, ceux sur lesquels la sélection à la vigne aura été poussée. Les Pessac rouges sont très classiques, les blancs sont remarquables, cristallins, avec de belles acidités. Les Médoc sont très homogènes et très qualitatifs. Sur cette rive de la Garonne, il y a eu de très beaux cabernets sauvignons, bien mûrs, qui ont donné de très jolis vins dans les Crus Classés (Pichon Baron, Cos d'Estournel, Mouton Rothschild) et les Crus Bourgeois (Sociando-Mallet, Haut-Marbuzet). Une réussite aussi avec un excellent Croizet-Bages. Mais dans l'ensemble, les hiérarchies habituelles se sont vérifiées, il y a peu de grandes surprises. Enfin pour Margaux, l'ensemble est là encore un peu moins homogène, avec des vins parfois plus maigres que les Saint-Julien et les Pauillac, mais c'est souvent le cas.
Enfin, quant à savoir si 2007 sera un millésime de garde : il faudra l'attendre plus longtemps que le 2006 mais il ne devrait pas se révéler réellement spéculatif."."