Charles Lachaux n’est autre que le vigneron de Côte de Nuits sur lequel miser actuellement. Trentenaire seulement, il est déjà très suivi par les critiques professionnelles qui louent notamment son travail inspiré des méthodes de Lalou Bize-Leroy. Pour la petite histoire, Charles Lachaux incarne la sixième génération à la tête de ce domaine familial d’une quinzaine d’hectares situé à Vosne-Romanée. Aidé de sa mère Florence, il cultive avec soin, selon des méthodes biodynamiques, ses vignes situées au sein des plus belles appellations nuitonnes telles que Echezeaux, Romanée-Saint-Vivant, Clos-de-Vougeot et Latricières-Chambertin. Un cheval de labours travaille les sols afin de favoriser la vie locale. Désireux de signer des vins de terroir, il réalise de très beaux crus aux matières soyeuses à partir de vendanges entières et de cuvaisons courtes. Ne patientez pas pour vous pencher sur cette étoile montante : victimes de leur succès, les crus sont désormais difficiles à dénicher !

Cette cuvée est la raison pour laquelle Charles Lachaux a créé un micro-négoce. Non pas pour acheter des raisins que le domaine ne produisait pas, mais au contraire pour mettre en valeur une petite parcelle de 0,6hectare d’aligoté que le domaine Arnoux Lachaux possédait au bas de Vosne Romanée, sur des sols de marnes blanches. Les raisins étaient depuis longtemps vendus au négoce, mais en 2018, Charles décide d’en produire une cuvée, proposée sous une autre étiquette. Car l’aligoté, qui semblait jusque-là relégué à un rôle de second couteau prend de plus en plus la lumière, avec des cuvées issues de vieilles vignes qui dévoilent une extraordinaire complexité. C’est le cas ici, avec de vieux ceps plantés en 1930, et d’autres en 1990, cultivés en lutte raisonnée avec des pratiques inspirées de la biodynamie.
Les baies triées avec soin sont pressées lentement, en pressoir vertical, puis effectuent leur fermentation à l’aide des levures indigènes en fûts anciens, où l’élevage se prolonge pendant douze mois. La cuvée est embouteillée sans collage ni filtration et le souffre est utilisé avec parcimonie.
Les Champs d’Argent a fait forte impression parmi les critiques, qui font l’éloge de son bouquet intense de poire, de zeste d’agrume et d’acacia, que met en valeur une nuance fumée. La bouche est ample, riche, concentrée, mais parfaitement équilibrée par une tension minérale, qui apporte beaucoup de fraicheur.