Le nom Boillot ne vous est certainement pas inconnu… Surtout si vous êtes un amateur averti de vins bourguignons. Effectivement, ce domaine est géré par l’un des descendants de cette famille de Volnay et est le fruit de sa volonté de s’affranchir de sa famille, après avoir travaillé pendant un temps avec son frère et son père au domaine Lucien Boillot.
Il dispose de vieilles vignes cinquantenaires situées au sein de l’appellations Gevrey-Chambertin. Après avoir d’ailleurs longuement vinifié ses raisins au sein de la commune, il a réalisé ses propres vins dans la cave de sa femme Ghislaine Barthod située à Chambolle-Musigny.
Aujourd’hui, c’est leur fils Clément qui prend le relai de cette propriété. Et avec talent ! Effectivement, les traitements sont drastiquement réduits dans la vigne et les vinifications sont le moins interventionnistes possibles. Le bois neuf est employé avec parcimonie et le vin est mis en bouteille sans collage ni filtration préalables afin de laisser l’identité du terroir s’exprimer.

Ce premier cru de presque trois hectares, voisin du grand cru Chapelle Chambertin serait le site d’un ancien cimetière. Le domaine Boillot y détient une petite parcelle de 0,17 hectare plantée de vignes presque centenaires, dont les racines s’enfoncent dans un sol rougeâtre, parsemé de dalles plates détachées de la roche mère. Les vignes sont conduites en lutte raisonnées, et les raisins vendangés à la main triés méticuleusement et éraflés à 100%. Les baies macèrent d’abord à froid avant une fermentation à l’aide des levures indigènes, puis les vins sont entonnés en fûts de chêne à 30% neuf pour un élevage de seize à dix-huit mois. Embouteillé sans collage ni filtration, ce premier cru présente une robe grenat foncé, un nez où les notes boisées soulignent de jolis fruits rouges. La bouche est dense, gourmande, bien fruitée et cadrée par des tannins souples. Un vin à attendre quelques années.