En 2016, Julien et Quentin Tellier ont repris le domaine familial situé à Moussy, près d’Epernay en Champagne. Leurs dix-huit parcelles sont majoritairement situées en milieu de coteaux, sur un terroir crayeux et réparties sur cinq villages. Les vignes sont âgées de 35 ans en moyenne, les plus anciennes ayant été plantées en 1964, et sont actuellement en conversion bio, après une certification HVE (= Haute Valeur Environnementale) en 2016. Pour favoriser l’expression unique de chaque terroir, elles sont toutes vinifiées séparément, puis utilisées en assemblage ou mises en valeur dans des cuvées parcellaires. Au chai, les vins clairs fermentent et sont élevés huit mois en fûts de chêne, demi-muids ou foudres, laissant le temps aux arômes de se développer. Tous les champagnes sont millésimés, pour mieux refléter les conditions de l’année qui les ont vu naître. Après embouteillage, les vins vieillissent 40 mois sur leurs lies puis sont faiblement, voire pas du tout, dosés. A la dégustation, ils se révèlent alors élégants et tendus, compagnons idéaux de mets gastronomiques.

Pour magnifier les micro-terroirs de chaque parcelle, les champagnes Tellier ont décidé de privilégier les vinifications parcellaires. La Goutte d’Or est une des meilleures parcelles du domaine historique des Conardins dont l’origine remonte à 1222. Située à Fontenay sur Aÿ, celle-ci se définit par un sol crayeux, une exposition plein sud ainsi qu’une culture de pinots noirs plantés en 2001. Les raisins sont récoltés à la main à parfaite maturité, triés puis pressés directement. Après un débourbage à froid de 12 à 24h, les jus fermentent en barriques, avec bâtonnage régulier, puis les vins clairs sont élevés huit mois sous-bois. La fermentation malolactique est partiellement bloquée pour plus de fraîcheur. Après embouteillage, les vins vieillissent en cave 40 mois sur lattes. Ils maturent encore trois mois après dégorgement, présentant alors une robe jaune à reflets verts, traversée d’une subtile pétillance. Frais et fruité, le nez révèle des parfums de pêche et de melon, puis celles de noisette, de beurre et de brioche apparaissent à l’aération. Douce et ample, la bouche est presque grasse, équilibrée par une juste acidité, puis s’allonge en une finale crayeuse. Voici donc un blanc de noirs qui sublimera un mets noble comme une sole meunière.