Né à la fin du XVIIème siècle, le domaine démontre très vite son aptitude à produire de grands vins. Lorsqu’un siècle plus tard, le mildiou anéantit de nombreux vignobles bordelais, Ducru Beaucaillou parvient à en réchapper grâce à un tout nouveau remède découvert par le régisseur du château lui-même : la fameuse bouillie bordelaise, mélange de sulfate de cuivre et de chaux, toujours utilisée aujourd’hui. En revanche, le domaine a beaucoup souffert de la période de prohibition outre-Atlantique qui l’a privé de ses fervents amateurs américains. En 1941, Ducru Beaucaillou est racheté par Francis Borie, qui rénove les chais et replante la vigne. Aujourd’hui, le château est toujours dirigé d’une main de maître par la famille Borie, qui travaille à maintenir la qualité exceptionnelle de la production. La présence considérable de graves – ou cailloux – dans le sol du vignoble, d’ailleurs à l’origine du nom du cru, est loin d’être étrangère à la qualité du vin. Parfaitement équilibré, celui-ci dévoile un beau bouquet aromatique, sublimé par le bois de cèdre et les épices. Singulièrement long à évoluer, il nécessite au moins une dizaine d’années pour exprimer toute sa finesse et sa complexité.
A l’instar de tout Grand Cru Classé bordelais, Château Ducru Beaucaillou s’attire l’intérêt constant des passionnés de beaux vins, notamment des amateurs et investisseurs étrangers, de quoi alimenter les enchères. Outre le prestige de son rang, le cru affiche une grande régularité dans sa qualité, ce qui en fait une valeur sûre dans presque tous les vieux millésimes : 1996, 1995, 1985 et 1982 sont des succès avérés.

Parfaite introduction au style de Ducru-Baucaillou, le Petit Ducru est issu d’une sélection de raisins cultivés au sein des vignobles de Saint-Julien. Assemblage dominé par le merlot, il est complété par un peu de cabernet sauvignon et un soupçon de petit verdot. Il bénéficie de la même rigueur que ses aînés tout au long de son élaboration. Ainsi, les baies sont minutieusement sélectionnées, la vinification est maîtrisée et l’élevage s’étale sur 12 mois, en barriques de chêne français dont la proportion de fûts neufs avoisine le tiers.
La dégustation révèle à l’amateur le haut pedigree de cette cuvée. Dotée d’une robe intensément pourpre, elle dévoile un nez alliant les notes de fruits rouges et noirs à celles de violette et de café. La bouche se montre veloutée, bien équilibrée par l’acidité et les tanins fondus avant une finale fruitée et épicée. Un vin qui s’appréciera dès sa jeunesse.