André Brunel, bien que relativement discret dans les media, n'en était pas moins un des personnages centraux de l'appellation Châteauneuf-du-Pape. Celui qui nous a quittés en février 2022 possédait en effet l'un des domaines les plus anciens de la région avec 21 hectares, complétés par des parcelles dans deux autres appellations : en Côtes-du-Rhône (pour 40 hectares), et en Vin de Pays de Vaucluse (pour 30 hectares).
Cet ensemble a été déposé sous la marque Les Cailloux juste après la Seconde Guerre mondiale, en référence à l'une des douze parcelles de Châteauneuf-du-Pape, celle de Farguerol au sol typique recouvert de galets roulés. Insensible aux modes, son fils Fabrice qui a désormais repris les rênes du domaine, produit des vins plutôt fins et délicats que démonstratifs. C'est toute l'identité des Cailloux que nul ne saurait bafouer.
Encore peu connu en France, les amateurs étrangers s'arrachent ses cuvées, certaines étant plus que rares, à l'image de la cuvée Centenaire qui, créée en 1989, n'est produite que dans les grands millésimes. Les vieilles vignes sont vendangées relativement tôt, et les vins sont élevés en cuves béton afin que le fruit soit révélé tel quel. Le domaine travaille aujourd'hui en HVE (Haute Valeur Environnementale) et tente d'être chaque année plus exigeant dans sa conduite du vignoble.

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Ce châteauneuf-du-pape est le fruit d'un assemblage de grenache noir, mourvèdre, syrah et cinsault, provenant de plusieurs parcelles aux identités et aux terroirs marqués, qui se reflètent dans ce nectar. Le Bois de la Ville et les Serres fournissent un jus très concentré, Farguerol et Cansaud une extrême richesse aromatique grâce à des argiles rouges, tandis que le calcaire crayeux de Cabrières et Revès apporte une incroyable structure au vin.
Les vignes sont cultivées selon une agriculture raisonnée et les vendanges réalisées manuellement, avant que les baies de grenache ne soient éraflées à 70%, et que les autres ne le soient totalement. Le raisin fermente ensuite en cuve béton en subissant un soutirage et un délestage durant cinq semaines. Le jus est élevé pendant 18 mois en fûts jeunes pour la syrah et en cuve béton pour les autres cépages, avant d’être assemblé six mois préalablement à la mise en bouteille.
Au nez, la dominante de fruits rouges est accompagnée d'un léger boisé, nuancé de notes complexes et subtiles d’épices. En bouche, les tanins sont fondus et élégants tandis que la structure offre une puissance diffuse et élégante. La longueur est exceptionnelle, et avec le temps les arômes pourront évoluer vers des notes de sous-bois, de cuir, ou de tabac.
Cette cuvée se conservera quelques années en cave. Vous pourrez alors la servir à une température de 16 degrés, après un carafage d’une heure au moins. Ce nectar se mariera parfaitement avec des viandes rouges.