Bourgogne | Millésime 2016
Comme plusieurs autres régions françaises, la Bourgogne a connu une année climatique chaotique, et les vignerons ont dû rester zen face aux difficultés. Le plus grave a été bien entendu le gros gel de fin avril qui a ravagé une bonne partie du vignoble bourguignon, de Chablis jusqu'à la Côte de Beaune. Au total, c'est plus de 30 % de la récolte totale qui a disparu en une nuit... Le reste de l'année n'a pas été un long fleuve tranquille. Le printemps très humide a créé des conditions favorables pour des attaques violentes de mildiou et un été très sec a pu entraîner du stress hydrique dans plusieurs secteurs, difficulté qui a été heureusement compensée par quelques petites pluies en septembre. Par bonheur un beau temps généralisé s'est prolongé jusqu'aux vendanges, avec des journées ensoleillées et des nuits fraîches (ce qui favorise une maturité profonde des baies). Paradoxalement, ces difficultés ont entraîné les vignes à produire peu de raisins, certes, mais des raisins aux peaux épaisses et très sains. Au final, 2016, qui a donné des frissons à bien des vignerons, a accouché d'un beau millésime (surtout en rouge), mais les vins seront rares...
En rouge, la Côte de Nuits a produit une très belle année avec peut-être un niveau un peu supérieur dans les appellations les plus au sud comme Nuits-Saint-Georges et Vosne-Romanée. Sur la Côte de Beaune on trouve également de très jolis vins, plus délicats que les riches 2015, à ouvrir sans doute un peu avant ces derniers, mais avec un très joli fruit et une tension légèrement croquante. Les cortons seront sans doute d'une belle facture.
En blanc, à Chablis les vins seront rares (gelées), mais le bel été prolongé a permis de récolter des raisins d'une belle maturité. Les grands crus, moins touchés par le gel, sont d'un très bon niveau. Les blancs de la Côte de Beaune s'en sortent un peu moins bien, essentiellement parce que les vignes de ce secteur ont sans doute particulièrement souffert de la sécheresse. C'est sans doute un peu plus marqué à Meursault qu'à Puligny ou Chassagne. Bien entendu quelques producteurs de haut niveau ont réussi un beau millésime malgré les difficultés, mais il faudra être plus prudent chez les autres. Le Mâconnais est sans doute l'appellation blanche" qui a produit les meilleurs vins dans ce millésime compliqué, en particulier sur Pouilly-Fuissé.
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